La France veut relancer l’emploi des quinquagénaires
Alors qu’en Europe les 55-65 ans continuent d’apporter leur expérience à l’entreprise, la France a tout mis en oeuvre pour se débarraser de ses seniors. Patronat et syndicats se mettent à la table des négociations pour augmenter l’activité des baby-boomers.
Le Fonds national pour l’emploi (FNE), créé en 1967, permet de verser des préretraites à des centaines de milliers de travailleurs, victimes des restructurations dans la sidérurgie, l’automobile, textile, mais il donne en même temps la possibilité aux employeurs de se délester des « vieux » en cas de difficultés.
Le système est potentiellement traumatisant pour les individus, brutalement relegués dans l’inactivité, déstabilisant pour les entreprises, privées de compétences et d’expériences, et excessivement coûteux. Le bilan est pourtant effrayant : si la France ne relève pas le taux d’emploi de ses seniors, elle ne pourra ni financer ses régimes de retraite ni faire face au choc démographique que constitue le départ à la retraite des classes nombreuses de l’après-guerre.
La société française, comme d’ailleurs toutes les sociétés européennes, vieillit. En un demi-siècle, le nombre des plus de 60 ans va passer de 12 à 24 millions et représenter le tiers de la population. L’espérance de vie en bonne santé s’allonge. Les jeunes, de leur côté, trouvent un emploi stable de plus en plus tard, soit que, victimes de la précarité, ils collectionnent les petits boulots avant de décrocher leur premier contrat à durée indéterminée, soit qu’ils fassent des études plus longues. Le gouvernement a présenté plusieurs propositions de réforme du système de retraite et de la prise en charge des chômeurs quinquagénaires, mais ces mesures n’ont pas réussi à inverser la tendance générale. La détérioration du marché du travail finit toujours par peser sur les plus de 50 ans. A tel point que le directeur général de l’Association pour l’emploi des Cadres estime qu’un senior au chômage n’a pratiquement aucune chance de retrouver un emploi stable.
Toutefois, les départs progressifs à la retraite pourront causer des problèmes graves. Sauf à recourir à une main-d’oeuvre immigrée, les entreprises, les hôpitaux et les collectivités locales ne pourront pas faire face à leurs besoins sans garder leurs salariés vieillissants. Ce qui nécessitera d’aménager les postes et les horaires de travail et d’inventer des formes plus souples de transition vers l’inactivité.
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